La constitution d’une bonne équipe est la responsabilité première d’un dirigeant
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- Le 1 janvier 2012
Fonction actuelle: Directeur général de Manitou
Diplôme Audencia: GE 82
Nationalité: Française
S’il fallait poursuivre dans la veine automobile, on pourrait dire que l’entame de carrière de Dominique Bamas s’est faite sur Formule 3000 et qu’il évolue désormais à bord d’une monoplace performante au sein de l’élite de la Formule 1. 1982. Dominique Bamas sort d’Audencia Nantes après une majeure en finance et s’oriente assez logiquement vers un diplôme d’expert-comptable. Diplôme qui lui offre une très belle première montée en gamme. L’Ordre lui décerne le prix du meilleur mémoire d’expertise comptable, publie ses travaux et lui ouvre des perspectives de carrière intéressantes.
“J’avais 28 ans et j’évoluais alors au sein du cabinet PW. J’y ai passé quatre années... avant de racheter mon propre cabinet.” Cabinet qu’il fusionne bientôt avec une autre institution de la place nantaise. Le nouvel ensemble comprend sept associés et cinquante collaborateurs. L’accès à la notabilité, des revenus importants auraient tôt fait de canaliser toute autre trajectoire que la sienne et de fixer un homme à son destin. Oui, mais voilà, Dominique Bamas rêve d’autre chose : “Six ans plus tard, je me suis dit qu’il serait intéressant pour moi d’élargir un peu mon horizon, d’aborder des sujets plus internationaux.”
Deuxième changement d’écurie. Le groupe Roullier, basé à Saint-Malo, est un des leaders français dans le domaine de la nutrition des plantes et des animaux. Il y fait son entrée. Il y restera dix-sept ans, occupant tous les postes à responsabilité : directeur financier de filiale, directeur de la consolidation, directeur financier du groupe, membre du Comex. Il part en Espagne s’occuper des activités du groupe, rentre en France et prend la présidence de la division Chimie. Les résultats obtenus dans le développement des segments matières premières, nutrition animale, plasturgie et activités minières, en France comme à l’international, le mettent sur le podium. Et en situation désormais d’être chassé par de gros poissons.
Sa force ? Leadership, passion du management, sens du collectif, modestie : “Je me suis toujours entouré de gens meilleurs que moi. La constitution d’une bonne équipe est la responsabilité première d’un dirigeant. Il ne faut jamais craindre de vous associer à des gens qui vous sont supérieurs, cela permet de pouvoir déléguer, d’avoir de bons conseils et de bonnes recommandations. Et naturellement, cela vous fait progresser.” Cette intelligence et cette humilité n’échappent pas au groupe Axéréal, qui l’appelle en 2008 : “Axéréal est la première coopérative céréalière de l’Hexagone. Elle venait juste de naître de la fusion de deux groupes leaders, que je devais unifier.” La quatrième écurie du pilote n’est pas une maison simple à conduire. Le mode de gouvernance peut tourner au casse-tête : “Le conseil d’administration fonctionnait sur un mode paritaire avec deux groupes de neuf administrateurs qui disposaient des mêmes pouvoirs.” En cas de consensus, les choses avancent. Dans le cas contraire, c’est la panne sèche. Dominique Bamas s’aperçoit qu’il n’aura pas les coudées franches pour mener son projet à bien. L’aventure coopérative s’arrête.
Administrateur indépendant du groupe Manitou depuis 2009, il en devient le directeur général dans un rôle de management en transition en 2013. Ce circuit-là ne sera pas simple à négocier non plus, il le sait d’emblée. “Le management de transition est une expérience assez complexe puisque vous avez l’obligation de jongler entre les affaires courantes et les projets structurants pour l’avenir, projets dont vous savez que vous ne les porterez pas jusqu’au bout. C’est un poids et des responsabilités supplémentaires.” Travailler d’arrache-pied pour des résultats qui seront portés au crédit d’une autre équipe ? L’humilité de Dominique Bamas l’empêche, semble-t-il, de s’embarrasser de tels calculs. Il continue à négocier ses virages. Avec brio.
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