Connexing, une start-up qui commercialise des téléphones issus de parcs obsolètes et remis à neuf
- Keep In Touch
- Le 1 janvier 2012
Fonction actuelle: Président fondateur de Connexing.
Diplôme Audencia: EMBA 08
Nationalité: Française
Résidence: France
Ne jamais rien lâcher. C’est, en somme, la leçon administrée de main de maître par Yves Le Gohebel.
Retour en arrière. Nous sommes en 1987. Le jeune homme termine son DUT Techniques de commercialisation avec une idée fixe : devenir entrepreneur. Qui se heurte à une idée reçue : “Il me faut une idée de génie.“ Toutes ces idées qui se percutent grippent la machine à entreprendre. C’est la panne sèche. Yves Le Gohebel entre en salariat comme on loupe une finale sur blessure, décu, mais nullement résigné.
Mars 2003. Yves Le Gohebel débarque chez Itancia, une entreprise du Maine-et-Loire qui a commencé son activité, en 1991, en commercialisant des matériels de téléphonie éco-recyclés, avant de se diversifier et de grandir. Yves Le Gohebel en devient bientôt le directeur général opérationnel et suit, toujours en poste, un cursus d’Executive MBA chez Audencia Nantes.
L’accès aux responsabilités ? Le déclic à l’approche de la quarantaine ? La cause importe peu. Yves Le Gohebel, au culot, décide d’aller voir son PDG pour lui parler de son projet : créer une entreprise qui commercialisera des téléphones fixes issus de parcs obsolètes et remis à neuf... par Itancia. Bingo. Le patron suit, séduit par cette idée d’essaimage.
À peine sorti de son MBA, Yves Le Gohebel est incubé. Il restera quatre mois. Quatre mois seulement ? “L’endroit est vite devenu trop petit pour nous. Je devais accueillir de nouveaux collaborateurs. Pour autant, je continuais à jouir de mon statut d’incubé malgré mon départ et les conseils dont j’ai pu bénéficier ont été cruciaux.“
Mars 2009. Connexing – c’est son nom – est lancé. “À chaque téléphone vendu, nous plantons un arbre, nous en avons planté 12 000 l’année dernière, nous en planterons 8 000 de plus cette année.“ Recyclage, dynamisme, responsabilité sociale et environnementale – une trajectoire furieusement Audencia – et un succès qui enfle.
2013, Connexing s’appuie sur un staff de 25 collaborateurs, compte 2 500 clients en portefefeuille – plutôt des grands comptes – et réalise 7 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 10 prévus l’année prochaine !
Yves Le Gohebel n’a peut-être pas eu l’idée de génie qu’il souhaitait avoir quand il était plus jeune – qu’est-ce que ça aurait été ! – mais il a démontré, de toute évidence, tout l’intérêt de ne pas abandonner ses rêves.
En savoir plus sur ...
Dans la même catégorie
-
Directeur général Marques du groupe chargé du développement de la stratégie monde
Nom: Yann Hinsinger Fonction actuelle: Directeur général Marques du Groupe ERAM Diplôme Audencia: GE 91 Nationalité: Française Residence: France Le produit. Peu importe son origine, pourvu qu’il soit de qualité. Peu importe qu’il soit alimentaire, en bois, grand, petit, qu’il soit en laine d’Écosse ou en jersey, pourvu qu’il faille le distribuer… Le produit est – et a toujours été – la passion de Yann Hinsinger. Pas de plan de carrière – des rencontres. Pas de plans tirés sur la comète, mais une ambition : distribuer des produits avec brio. 1991. Alors que certains de ses camarades de promotion fondent sur les grands groupes publics qui s’ouvrent sur l’extérieur – France Télécom/Wanadoo, la Poste… –, alors que d’autres, empruntant la voie royale commerciale, investissent des maisons comme Danone ou Suchard, Yann Hinsinger, seul ou presque, monte au front, direction : la grande distribution. Un choix étrange pour ses contemporains, évident pour lui : “Je partais du principe que le secteur d’activité n’avait finalement que peu d’importance. Ce qui m’intéressait, c’était le marketing produit. J’étais attiré par le produit.“ Et pour y accéder, le mieux est encore de passer par le terrain. Ce que fait Yann Hinsinger. Groupe Mulliez. Auchan. Chef de rayon. Lequel ? “Quand vous entrez chez Auchan, vous ignorez quel rayon vous sera attribué. J’aimais l’alimentaire. J’ai eu le textile homme.“ À 22 ans, il hérite en fait d’une véritable petite PME – “À cette époque-là, chaque rayon était indépendant, vous aviez vos comptes d’exploitation, la responsabilité de votre résultat, vous deviez surveiller et gérer vos achats...“ Les 18 personnes qu’il a sous sa responsabilité l’obligent, par ailleurs, à une formation accélérée et in vivo du management en zone de turbulences. “Les rythmes étaient fous – 13 heures par jour, 6 jours sur 7 ! – mais quelle ambiance…“ Yann Hinsinger aime être au coeur du réacteur. Ça ne lui réussit pas trop mal : il devient référent national pour les acheteurs qui s’apprêtent à partir en Asie, à la centrale d’achat de Villeneuve- d’Ascq. Centrale qui lui fait un appel du pied pour qu’il la rejoigne. Ce n’est pas du goût de son directeur de magasin, qui lui refuse cette mobilité. Mauvaise méthode. Yann Hinsinger n’est pas quelqu’un que l’on retient par la contrainte. “J’ai quitté Auchan et rejoint Pimkie. Acheteur, chef de produit, chef de groupe – un petit d’abord, un gros ensuite – puis directeur des achats.“ Le produit, toujours, qui le propulse vers les hautes sphères. Des questions sur la stratégie, un peu de lassitude aussi, et voilà Yann Hinsinger qui vole vers de nouveaux horizons, après douze ans de bons et loyaux services chezPimkie. Il répond à une annonce parue dans Le Journal du textile et candidate pour le poste de directeur général du groupe ERAM. La marque aux slogans cultes a besoin de se repenser et de faire peau neuve pour renouer avec les bénéfices. Elle prend le taureau par les cornes et charge Yann Hinsinger de restructurer l’entreprise. Les équipes, séduites par cette volonté de modernisation et la pugnacité du nouveau DG, adhèrent immédiatement. “Il y avait une mentalité d’entreprise de production, il fallait entrer dans une logique de distributeurs.“ Les résultats suivent. Le chiffre d’affaires repart. Les bénéfices suivent bientôt. Mais Yann Hinsinger est déjà ailleurs, toujours dans le groupe détenu par la famille Biotteau, mais ailleurs. Tati, colosse aux pieds d’argile – 600 millions d’euros de chiffre d’affaires mais des marges faibles ou inexistantes –, a besoin d’un coup de fouet. Yann Hinsinger applique la même méthode mais en l’adaptant au monde du hard discount. On restructure les équipes afin de former une direction générale de combat capable de voler de ses propres ailes et on rationalise. C’est chose faite en trois ans. Désormais directeur général Marques du groupe, chargé du développement de la stratégie monde et des acquisitions de marques. Yann Hinsinger – tout en gardant un pied dans l’opérationnel, mais comment pourrait- il en être autrement ? – ajoute donc un axe stratégique à sa carrière. En s’appuyant naturellement sur son expérience du terrain. “C’est très intéressant de savoir profiter de son expérience passée pouraller de l’avant.“ Au regard de celle qu’il accumule désormais, la suite risque d’être passionnante !
- Keep In Touch
- Le 1 janv. 2012
-
Croire en ses capacités, savoir changer sa vision de dirigeant avec un objectif précis mais évolutif
Nom: Patrick Iliou Fonction actuelle: Directeur général adjoint de l’Olympique Lyonnais Diplôme Audencia: GE 93 Nationalité: Française Résidence: La mobilité, selon Patrick Iliou, est une qualité incontournable dans la carrière d’un dirigeant et recouvre plusieurs notions. Au sens premier du terme, elle est bien géographique et permet aux jeunes diplômés, comme aux dirigeants chevronnés, d’acquérir compétences et ouverture d’esprit. Mais pour le DGA de l’Olympique Lyonnais, la mobilité est aussi – et peut-être avant toute autre chose – une vision du rôle de dirigeant qui favorise la prise de hauteur. Et l’assemblage de compétences acquises au travers de rencontres et de différentes fonctions occupées au long d’un parcours professionnel. Patrick Iliou reste un fervent supporter de l’audit. Ne comptez pas sur lui pour céder aux modes et aux tendances factices qui le considèrent, parfois et à tort, comme un choix par défaut. L’audit est un atout maître pour avancer. “À mon époque, dans les années 90, c’était la ‘voie royale’. Nous étions près de 90 % à nous y porter. C’est différent, semble-t-il, aujourd’hui. Pourtant, je demeure persuadé que c’est une excellente discipline pour bâtir les fondations d’une carrière.“ Pourquoi ? “Parce que vous allez pouvoir être en contact et analyser, en peu de temps, le fonctionnement de dizaines d’entreprises, que vous auriez mis plusieurs années à connaître si vous étiez passé par chacune d’elles.“ Parole de spécialiste. Et preuve à l’appui. 1993. Patrick Iliou entre chez KPMG Audit après un stage. Il y reste trois ans et, comme souvent dans l’audit, est embauché par l’un de ses clients. “Les Comptoirs Modernes de Rennes m’ont fait une proposition et je les ai rejoints. La personne qui m’a recruté était un ancien d’Audencia, ce qui prouve l’importance des rencontres et la nécessité d’un réseau fort au sein d’une école.“ Les Comptoirs Modernes de Rennes (magasins STOC) deviennent CHAMPION (Groupe Carrefour) et l’ascension de Patrick Iliou, au sein du groupe de distribution, s’effectue rapidement par le biais de fonctions très diverses. “J’ai quitté l’audit pour les fruits et légumes, pour un parcours initiatique déterminant ! Ensuite, j’ai connu plusieurs postes : directeur d’un supermarché à Rennes, puis directeur financier et directeur des achats et de la logistique.“ Enfin, il prend la direction d’un réseau de supermarchés, d’abord à Bourges, puis à Lyon. Il change d’échelle. “Là, c’était un peu différent, je gérais 2 200 personnes et 600 M€ de chiffre d’affaires en direct !“ Entré dans la grande distribution grâce à une rencontre, c’est également une rencontre qui l’en fera sortir. “Un soir, en 2006, j’ai rencontré le président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Nous avons discuté et il m’a parlé de ses projets : développer le merchandising du club et le projet de Grand Stade de Lyon. L’homme m’a plu. Comme ses projets.“ Il se jette alors à 120 % dans ce nouveau défi en veillant à conserver l’approche terrain et la remise en cause systématique apprise dans ses précédentes missions. “C’est quelque chose qui est important. Rester concentré sur sa mission et ses objectifs, à plus forte raison quand le milieu dans lequel vous évoluez est assez médiatique.“ Une attitude que ses années Audencia Nantes auront participé à développer : “L’École, au-delà des savoirs académiques qu’elle a pu me fournir, a surtout contribué à me forger une personnalité ouverte et m’a offert les moyens de m’adapter à des situations très diverses.“ Et question adaptation, Patrick Iliou a dû mettre les bouchées doubles pour réussir à passer, sans sas de dépressurisation, de la grande distribution au monde du sport et de l’élite sportive. Le chantier du Grand Stade (405 M€) qui m’a été confié est un dossier passionnant. Les clubs de football sont assez dépendants des droits télé. Or, comme pour toute entreprise, il est important de diversifier ses revenus. La réponse des grands clubs européens, dont nous faisons partie, a été de se porter sur des relais de croissance, en l’espèce, les grands stades. Et les formidables succès, tant en termes d’affluence que de revenus, du Bayern de Munich avec l’Allianz Arena ou d’Arsenal avec l’Emirates Stadium démontrent la pertinence de ce modèle économique.“ Mais ici, le business et la version transversale de l’entreprise ne suffisent plus, il faut intégrer d’autres dimensions, comme l’aménagement du territoire, les projets d’agglomération, la vision “métropole européenne“, la création d’emplois et de valeurs... Bref, savoir faire preuve de mobilité intellectuelle afin d’associer des compétences qui ne vont pas de soi mais dont la complémentarité permet de résoudre des problématiques multiples.
- Keep In Touch
- Le 1 janv. 2012
Autres actualités
-
Directeur général Marques du groupe chargé du développement de la stratégie monde
Nom: Yann Hinsinger Fonction actuelle: Directeur général Marques du Groupe ERAM Diplôme Audencia: GE 91 Nationalité: Française Residence: France Le produit. Peu importe son origine, pourvu qu’il soit de qualité. Peu importe qu’il soit alimentaire, en bois, grand, petit, qu’il soit en laine d’Écosse ou en jersey, pourvu qu’il faille le distribuer… Le produit est – et a toujours été – la passion de Yann Hinsinger. Pas de plan de carrière – des rencontres. Pas de plans tirés sur la comète, mais une ambition : distribuer des produits avec brio. 1991. Alors que certains de ses camarades de promotion fondent sur les grands groupes publics qui s’ouvrent sur l’extérieur – France Télécom/Wanadoo, la Poste… –, alors que d’autres, empruntant la voie royale commerciale, investissent des maisons comme Danone ou Suchard, Yann Hinsinger, seul ou presque, monte au front, direction : la grande distribution. Un choix étrange pour ses contemporains, évident pour lui : “Je partais du principe que le secteur d’activité n’avait finalement que peu d’importance. Ce qui m’intéressait, c’était le marketing produit. J’étais attiré par le produit.“ Et pour y accéder, le mieux est encore de passer par le terrain. Ce que fait Yann Hinsinger. Groupe Mulliez. Auchan. Chef de rayon. Lequel ? “Quand vous entrez chez Auchan, vous ignorez quel rayon vous sera attribué. J’aimais l’alimentaire. J’ai eu le textile homme.“ À 22 ans, il hérite en fait d’une véritable petite PME – “À cette époque-là, chaque rayon était indépendant, vous aviez vos comptes d’exploitation, la responsabilité de votre résultat, vous deviez surveiller et gérer vos achats...“ Les 18 personnes qu’il a sous sa responsabilité l’obligent, par ailleurs, à une formation accélérée et in vivo du management en zone de turbulences. “Les rythmes étaient fous – 13 heures par jour, 6 jours sur 7 ! – mais quelle ambiance…“ Yann Hinsinger aime être au coeur du réacteur. Ça ne lui réussit pas trop mal : il devient référent national pour les acheteurs qui s’apprêtent à partir en Asie, à la centrale d’achat de Villeneuve- d’Ascq. Centrale qui lui fait un appel du pied pour qu’il la rejoigne. Ce n’est pas du goût de son directeur de magasin, qui lui refuse cette mobilité. Mauvaise méthode. Yann Hinsinger n’est pas quelqu’un que l’on retient par la contrainte. “J’ai quitté Auchan et rejoint Pimkie. Acheteur, chef de produit, chef de groupe – un petit d’abord, un gros ensuite – puis directeur des achats.“ Le produit, toujours, qui le propulse vers les hautes sphères. Des questions sur la stratégie, un peu de lassitude aussi, et voilà Yann Hinsinger qui vole vers de nouveaux horizons, après douze ans de bons et loyaux services chezPimkie. Il répond à une annonce parue dans Le Journal du textile et candidate pour le poste de directeur général du groupe ERAM. La marque aux slogans cultes a besoin de se repenser et de faire peau neuve pour renouer avec les bénéfices. Elle prend le taureau par les cornes et charge Yann Hinsinger de restructurer l’entreprise. Les équipes, séduites par cette volonté de modernisation et la pugnacité du nouveau DG, adhèrent immédiatement. “Il y avait une mentalité d’entreprise de production, il fallait entrer dans une logique de distributeurs.“ Les résultats suivent. Le chiffre d’affaires repart. Les bénéfices suivent bientôt. Mais Yann Hinsinger est déjà ailleurs, toujours dans le groupe détenu par la famille Biotteau, mais ailleurs. Tati, colosse aux pieds d’argile – 600 millions d’euros de chiffre d’affaires mais des marges faibles ou inexistantes –, a besoin d’un coup de fouet. Yann Hinsinger applique la même méthode mais en l’adaptant au monde du hard discount. On restructure les équipes afin de former une direction générale de combat capable de voler de ses propres ailes et on rationalise. C’est chose faite en trois ans. Désormais directeur général Marques du groupe, chargé du développement de la stratégie monde et des acquisitions de marques. Yann Hinsinger – tout en gardant un pied dans l’opérationnel, mais comment pourrait- il en être autrement ? – ajoute donc un axe stratégique à sa carrière. En s’appuyant naturellement sur son expérience du terrain. “C’est très intéressant de savoir profiter de son expérience passée pouraller de l’avant.“ Au regard de celle qu’il accumule désormais, la suite risque d’être passionnante !
- Keep In Touch
- Le 1 janv. 2012
-
Croire en ses capacités, savoir changer sa vision de dirigeant avec un objectif précis mais évolutif
Nom: Patrick Iliou Fonction actuelle: Directeur général adjoint de l’Olympique Lyonnais Diplôme Audencia: GE 93 Nationalité: Française Résidence: La mobilité, selon Patrick Iliou, est une qualité incontournable dans la carrière d’un dirigeant et recouvre plusieurs notions. Au sens premier du terme, elle est bien géographique et permet aux jeunes diplômés, comme aux dirigeants chevronnés, d’acquérir compétences et ouverture d’esprit. Mais pour le DGA de l’Olympique Lyonnais, la mobilité est aussi – et peut-être avant toute autre chose – une vision du rôle de dirigeant qui favorise la prise de hauteur. Et l’assemblage de compétences acquises au travers de rencontres et de différentes fonctions occupées au long d’un parcours professionnel. Patrick Iliou reste un fervent supporter de l’audit. Ne comptez pas sur lui pour céder aux modes et aux tendances factices qui le considèrent, parfois et à tort, comme un choix par défaut. L’audit est un atout maître pour avancer. “À mon époque, dans les années 90, c’était la ‘voie royale’. Nous étions près de 90 % à nous y porter. C’est différent, semble-t-il, aujourd’hui. Pourtant, je demeure persuadé que c’est une excellente discipline pour bâtir les fondations d’une carrière.“ Pourquoi ? “Parce que vous allez pouvoir être en contact et analyser, en peu de temps, le fonctionnement de dizaines d’entreprises, que vous auriez mis plusieurs années à connaître si vous étiez passé par chacune d’elles.“ Parole de spécialiste. Et preuve à l’appui. 1993. Patrick Iliou entre chez KPMG Audit après un stage. Il y reste trois ans et, comme souvent dans l’audit, est embauché par l’un de ses clients. “Les Comptoirs Modernes de Rennes m’ont fait une proposition et je les ai rejoints. La personne qui m’a recruté était un ancien d’Audencia, ce qui prouve l’importance des rencontres et la nécessité d’un réseau fort au sein d’une école.“ Les Comptoirs Modernes de Rennes (magasins STOC) deviennent CHAMPION (Groupe Carrefour) et l’ascension de Patrick Iliou, au sein du groupe de distribution, s’effectue rapidement par le biais de fonctions très diverses. “J’ai quitté l’audit pour les fruits et légumes, pour un parcours initiatique déterminant ! Ensuite, j’ai connu plusieurs postes : directeur d’un supermarché à Rennes, puis directeur financier et directeur des achats et de la logistique.“ Enfin, il prend la direction d’un réseau de supermarchés, d’abord à Bourges, puis à Lyon. Il change d’échelle. “Là, c’était un peu différent, je gérais 2 200 personnes et 600 M€ de chiffre d’affaires en direct !“ Entré dans la grande distribution grâce à une rencontre, c’est également une rencontre qui l’en fera sortir. “Un soir, en 2006, j’ai rencontré le président de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas. Nous avons discuté et il m’a parlé de ses projets : développer le merchandising du club et le projet de Grand Stade de Lyon. L’homme m’a plu. Comme ses projets.“ Il se jette alors à 120 % dans ce nouveau défi en veillant à conserver l’approche terrain et la remise en cause systématique apprise dans ses précédentes missions. “C’est quelque chose qui est important. Rester concentré sur sa mission et ses objectifs, à plus forte raison quand le milieu dans lequel vous évoluez est assez médiatique.“ Une attitude que ses années Audencia Nantes auront participé à développer : “L’École, au-delà des savoirs académiques qu’elle a pu me fournir, a surtout contribué à me forger une personnalité ouverte et m’a offert les moyens de m’adapter à des situations très diverses.“ Et question adaptation, Patrick Iliou a dû mettre les bouchées doubles pour réussir à passer, sans sas de dépressurisation, de la grande distribution au monde du sport et de l’élite sportive. Le chantier du Grand Stade (405 M€) qui m’a été confié est un dossier passionnant. Les clubs de football sont assez dépendants des droits télé. Or, comme pour toute entreprise, il est important de diversifier ses revenus. La réponse des grands clubs européens, dont nous faisons partie, a été de se porter sur des relais de croissance, en l’espèce, les grands stades. Et les formidables succès, tant en termes d’affluence que de revenus, du Bayern de Munich avec l’Allianz Arena ou d’Arsenal avec l’Emirates Stadium démontrent la pertinence de ce modèle économique.“ Mais ici, le business et la version transversale de l’entreprise ne suffisent plus, il faut intégrer d’autres dimensions, comme l’aménagement du territoire, les projets d’agglomération, la vision “métropole européenne“, la création d’emplois et de valeurs... Bref, savoir faire preuve de mobilité intellectuelle afin d’associer des compétences qui ne vont pas de soi mais dont la complémentarité permet de résoudre des problématiques multiples.
- Keep In Touch
- Le 1 janv. 2012