Justine Sarkadi (GE 14), un parcours audacieux dans le luxe
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- Le 21 avril 2021
Nous nous sommes croisées sur Teams, comme prosaïquement nous nous rencontrons tous depuis maintenant plus d’un an. C’était un vendredi soir. Justine Sarkadi (GE 14) venait d’apprendre son détachement sur une mission de Cheffe de projet Coordination des traductions pour CHANEL, une nouvelle étape dans un parcours audacieux mais très cohérent.
Quand elle pénètre au ’19 Cambon’ le flagship de CHANEL, ouvert fin 2018 au pied de chez Coco, Justine Sarkadi se demande souvent comment définir son rôle de Conseillère en Mode, un miroir aux mille facettes dans cette antre de la mode, une boutique autant qu’un musée, un lieu d’art et de vie où les cultures s’embrassent au nom du beau.
C’est une question qui lui est d’ailleurs posée régulièrement, avec une bienveillance à géométrie variable : pourquoi avoir fait Audencia pour finir vendeuse ?
« La plupart des étudiants d’école de commerce ont un projet défini, moi ce n’était pas mon cas, explique Justine. J’aimais beaucoup la finance et le contrôle de gestion. Je me débrouillais bien dans ces matières-là mais je ne me voyais en aucun cas vivre ma carrière entière dans un bureau. Les gens qui ne comprennent pas mon parcours ne connaissent pas bien le secteur du retail et du luxe. »
Sans doute a-t-elle raison, Justine. Qui imaginerait le 19’ Cambon comme une belle PME, avec sa centaine de collaborateurs venus d’une dizaine de pays différents, des gestionnaires de caisse aux stockistes, en passant par les équipes de management, de marketing, de communication ou d’événementiel ? « Un environnement incroyable, une sorte d’écosystème qui bouillonne du matin au soir, qui marche à l’humain et à l’envie d’avancer tous ensemble » comme elle le souligne avec fierté.
Elle-même est une drôle de femme avec son double-diplôme Audencia – ESIT (École Supérieure des Interprètes et Traducteurs). Elle parle anglais, allemand mais aussi russe qu’elle a parfait en semestre d’études à Saint-Petersbourg pendant ses années audenciennes. Cette envie d’un environnement de travail multiculturel ne l’a jamais quittée : à l’école, elle hésitait entre les secteurs du retail et de l’hôtellerie. « Les stages m’ont aidée à décider. C’est peut-être mon seul conseil pour les étudiants d’aujourd’hui : n’ayez pas peur de vous tromper, essayez. Savoir ce que l’on aime ou pas dans la vie relève d’une approche empirique. »
Les équilibres de vie comme l’environnement dans lequel on baigne au quotidien sont, pour Justine, des préoccupations essentielles. « Quand on est dans les études, on réfléchit surtout à l’avenir et l’avenir, c’est le travail, la carrière. Mais il ne faut pas oublier les loisirs, les à-côtés, les amis, tout ce qui fait la beauté d’une vie d’une manière générale. On a souvent une vision un peu compliquée de la relation entre loisirs et performance. Quand j’étais en prépa, je faisais de la peinture. J’ai arrêté parce que je manquais de temps, parce que je n’allais pas vendre mes toiles, en faire mon métier. Et je me suis rendue compte récemment, pendant le premier confinement en fait, que la couleur me manquait énormément. Alors j’ai commencé à la réintroduire autrement, avec des fleurs, des murs colorés… »
A parler d’avenir et de confinement, nous ne pouvions pas échapper à cette question du sens qui nous taraude tous un petit peu dans cette période compliquée. « Tout va bien de ce côté-là. CHANEL est une entreprise ultra-engagée pour ses collaborateurs, avec un mode de management très positif, encourageant et bienveillant. Et mon activité s’aligne sur mes valeurs, l’idée de consommer moins mais mieux. C’est un des grands enjeux du luxe d’ailleurs, de se réaligner avec les préoccupations des consommateurs d’aujourd’hui. Et CHANEL est plutôt leader dans ce domaine. »
Les consommateurs sont en effet toujours plus conscients de l’impact de leurs achats sur l’environnement et la société dans son ensemble. Et si elle est un peu dubitative face au nombre de diplômés d’écoles de commerce qui lancent des petits business – boulangeries, épiceries, librairies… - Justine se dit qu’ils sont certainement les mieux placés pour réinventer le retail de proximité en intégrant le digital, l’écologie, les valeurs éthiques et sociales, l’humain tout simplement au cœur du projet commercial.
D’ailleurs, pourquoi pas, Justine se verrait bien revenir à Nantes, sa ville de cœur depuis ses années étudiantes. Elle y monterait un projet d’épicerie zéro déchet, peut-être exclusivement consacré aux cosmétiques éco-responsables. Mais ça, c’est pour plus tard, un jour, quand l’aventure CHANEL s’achèvera.
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