Le travail d'équipe permet d'avancer et de créer des interactions bénéfiques à l'entreprise

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  • Le 6 décembre 2013
Nom: Bruno Cathelinais
Fonction actuelle: Président du directoire du Groupe Bénéteau,
Diplôme Audencia: GE 78
Nationalité: Française
Résidence:  
 
Il est des hommes qui craignent les coups de tabac et d’autres qui se révèlent dans la tempête. Bruno Cathelinais fait assurément partie de la seconde catégorie. Et la métaphore marine n’est pas seulement une allusion à son secteur d’activité : le président du directoire du Groupe Bénéteau est un barreur adroit qui aime le gros temps et les corrections de trajectoire en périodes chahutées.

Juin 1978. Bruno Cathelinais sort d’Audencia Nantes. Il a en poche une solide expertise en finance comptabilité, un rêve doublé d’un objectif – être directeur financier à 30 ans et directeur général à 40 – et la volonté de s’orienter le plus tôt possible vers la PME :
“Un endroit où l’on voit plus rapidement le résultat de ses actions.“

Ce corpus en trois points le conduit chez Manitou. Auditeur interne pour les filiales internationales. Le choix s’avère payant. En deux ans, il accède aux responsabilités administratives et financières d’une filiale du groupe basée à Poitiers. La PME devient son laboratoire, un lieu d’analyse et de modélisation des principes qu’il appliquera plus tard.

Elf Aquitaine l’invite à rejoindre une “petite“ filiale de 150 personnes spécialisée dans la chimie fine. “Cela m’a beaucoup plu. J’ai pu appréhender tout ce qui était production, commerce, organisation…“ Bref, comprendre les interactions entre les gens et entre les services, qui régissent la dynamique d’une entreprise. Les interactions.

Un mot clé dans la conception entrepreneuriale de celui qui rejoint, en 1989, le Groupe Bénéteau en tant que directeur financier. Il a 32 ans, soit deux ans de chute par rapport à son planning prévisionnel de carrière ! Qu’à cela ne tienne, il sera directeur général du groupe à 39. Le retard est compensé.Mais la première tempête est là. “Quand je suis entré dans le métier, en 1989, la plaisance vivait une crise majeure, la première crise de cette ampleur. Durant des périodes comme celle-ci, les changements qui bouleversent le paysage concurrentiel vous imposent de repenser votre stratégie, de corriger votre trajectoire et de rester en mouvement. Ce sont des moments de risques et d’opportunités. Notre réponse, à l’époque, a été de nous rapprocher de Jeanneau. Ce fut un bon choix.“

Si le groupe change de dimension, la vision de Bruno Cathelinais reste la même.“La dynamique d’une entreprise est basée sur la compétence des individus mais aussi sur leur connivence. Nous essayons de garder un mode de fonctionnement de PME avec beaucoup de fluidité dans les échanges, même si nous sommes 6 000. Nous voulons rester des entrepreneurs : trouver de nouveaux marchés, de nouveaux clients, des idées nouvelles dans la façon de faire…“
2008. Nouvelle crise. Plus rude que la précédente.Les marchés mondiaux dévissent de 50 à 60 %. La réponse à la crise des années 90 a permis au groupe de se constituer des réserves qui sont immédiatement injectées dans la réorientation stratégique à laquelle s’astreint l’entreprise. Le mouvement, toujours, et la prise de risques en période de tension.

Le marché se réduit de moitié ? Bénéteau ne s’adresse qu’à 40 % du cadre mondial de la plaisance ? Désormais, ce sera 80 %, appuyés sur une politique ambitieuse d’implantations en Amérique latine et en Asie, de diversification vers le bateau à moteur, segment nettement plus large que celui du voilier, et vers l’habitat léger qui présente de vraies similitudes avec l’aménagement de bateaux. “Lorsque les marchés rebondiront, je pense que l’on s’apercevra du changement de dimension de l’entreprise.“
Audencia Nantes, elle, y croit. Elle lui décerne, en 2012, le Grand Prix du dirigeant à l’occasion du centième anniversaire de l’Association des diplômés. Elle ne se trompe pas.

Le plan 2015 produit ses premiers résultats, le chiffre d’affaires remonte, sans atteindre encore les niveaux de 2008, mais suffisamment pour retrouver la confiance. Bruno Cathelinais continue, inlassablement, à tisser des liens et forme désormais la relève. “J’ai 55 ans et j’aime cette idée de transmission, de penser que j’aurais contribué à construire l’équipe qui prendra la suite.“

Laisser les rênes aux jeunes, donc ? “Oui, mais pour cela, il faut que ceux qui y aspirent montrent qu’ils en ont vraiment envie. Dans une PME, une personne un peu différente, qui prend des risques, est tout de suite détectée. La chance et l’audace sont les moteurs de la réussite.“ 
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