The mag #2 est sorti, découvrez le nouveau magazine des diplômés d'Audencia !
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- Le 24 mai 2018
Chers Diplômés et Amis,
Début mars, nous avons lancé « the mag, le magazine digital Audencia Alumni ». Vous avez été très nombreux à le lire et à réagir. Nous avons essayé de retenir vos suggestions d’amélioration et avons particulièrement apprécié vos nombreux commentaires positifs et messages de soutien. Nous vous remercions chaleureusement d’avoir pris le temps de partager votre avis.
Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui the mag #2. La rubrique thématique s’intitule « RévolutionS ». Au-delà des événements de mai, 1968 fut une année riche en ruptures, en événements forts qui ont durablement marqué les esprits, les modes de consommation, les conceptions sociétales. Plus qu’une rubrique commémorative, nous avons souhaité voir, à travers le regard d’étudiants et diplômés d’Audencia, comment se déclinaient les révolutions d’aujourd’hui, plus comportementales et technologiques que politiques. Pour les curieux d’Histoire(s), nous sommes aussi partis à la rencontre des promos 68 et 69. Une belle occasion de découvrir Audencia, alias Sup’ de Co Nantes, à travers les souvenirs qu’ils nous ont généreusement livrés. Nous leur adressons d’ailleurs un immense merci.
Et bien sûr, vous trouverez des nouvelles du réseau (Network Life), de l’Ecole (Campus Life), notamment la nomination de Christophe Germain comme Directeur Général, et bien d’autres sujets d’inspiration.The mag est à vous ! Nous vous invitons à participer à sa conception (devenez rédacteur), à sa diffusion en le relayant autour de vous, ou à son amélioration (adressez vos commentaires).
Toute l’équipe de rédaction, composée de diplômés et de membres du staff d’Audencia, se joint à moi pour vous en souhaiter une très bonne lecture.
Bien à vous,
Florence Alix-Gravellier, Responsable du Pôle Alumni
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Conférence-débat avec Nadia Medjad (16 mai - Paris)
Ingénieurs-managers, juristes d’affaires, médecins-logisticiens… l’hybridation des compétences, des modes de pensée et des organisations est au cœur de la vie sociale et économique actuelle. Plus que jamais, Audencia et ses partenaires de l’Alliance (Centrale et ENSA Nantes) partagent une conviction forte : c’est au cœur des interfaces et des confluences que s’élaborent les projets porteurs de valeur et d’innovation. Forte de cette conviction, l’Alliance, accompagnée d’un collectif de 72 personnes, a souhaité approfondir ce que l’on entend par hybridation pour anticiper les contenus et modalités d’enseignement de demain. Dans le prolongement du Cahier publié le mois dernier (« Hybridation des compétences : processus clé pour inventer demain ? »), les acteurs du Cercle de la Prospective RH vous donnent rendez-vous le 16 mai à Paris, autour de Françoise Marcus, Directrice des Relations Entreprises et Diplômés, d’Audencia, pour approfondir ces questions. Le docteur Nadia Medjad, médecin, spécialiste des neurosciences et co-auteur du livre « Neuro-learning : les neurosciences au service de la formation », interviendra au cours d’une conférence-débat, intitulée L’hybridation peut-elle nous aider à créer une société de la confiance ? Au quotidien, Nadia Medjad aide les dirigeants à décoderle fonctionnement du cerveau grâce aux dernières découvertes en neurosciences pour développer la performance au travail et faciliter la vie en équipe. Pour nous, elle tentera de répondre à 4 questions-clés : Qu’est-ce que l’hybridation ? Que serait une société sans confiance ? Qu’est-ce que les neurosciences nous apprennent sur les leviers de la confiance ? Comment agir aujourd’hui pour construire un futur souhaitable ? Pour vous inscrire à la conférence-débat du 16 mai à Paris, cliquez ici
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- Le 14 mai 2018
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1968 à Sup’ de Co Nantes
A l’aube des événements de Mai, Audencia s’appelle encore Sup’ de Co Nantes. Le campus se trouve Rue Voltaire, à l’emplacement de l’actuel Musée des Beaux-Arts [En savoir + : Pose d’une plaque commémorative 31 mai 2018]. Les diplômés des promos 68 et 69 nous racontent comment ils ont traversé quelques mois un peu fous. A travers ces quelques lignes, des témoignages plus ou moins vifs des événements, certains d’entre vous retrouveront peut-être des camarades de promo perdus de vue, d’autres découvriront la vie de l’Ecole et de Nantes il y a 50 ans. Des souvenirs livrés avec une générosité teintée d’un brin de nostalgie. Merci sincère et chaleureux à chacun des diplômés qui ont répondu spontanément à notre appel. Michel Meilhac (GE 69) – De Mai 68 au Printemps de Prague « Encore étudiants, nous vécûmes Mai 68 en assistant aux cours avec assiduité, jusqu’à ce que la Direction décide de fermer l’école par souci de sécurité. Après négociation pour un passage en 3ème année sans examen, nous fûmes un petit groupe à partir faire retraite à La Baule jusqu’à la fin des événements. Quelques semaines plus tard, je partais pour un stage en Slovaquie, remplaçant le job que j’avais trouvé sur le Paquebot France, bloqué à quai par les événements. C’est ainsi que, devant quitter Kosice le 23 août 1968, j’en fus empêcher par l’arrivée subite des troupes russes qui mirent fin au Printemps de Prague. » Patrick Badin de Montjoie (GE 69) – Mai 68, le début de ma 2ème vie « Que d’événements vécus depuis Mai 68 et cette impression d’avoir eu plusieurs vies, sans doute une belle illustration de la nouvelle devise d’Audencia : Never stop daring. A 72 ans, je suis toujours à la tête de… mon exploitation agricole. Et oui, j’ai passé un BTS agricole à 50 ans, après 22 ans de carrière chez IBM en France et à l’international. Comme quoi Audencia mène à tout à condition d’en sortir. Mais revenons à Mai 68 ! Etudiant puis diplômé de Sup’ de Co Nantes, je décide de m’engager en parallèle dans une carrière militaire comme Officier de Réserve pour combattre le Pacte de Varsovie. Service militaire en Allemagne, concours des ORSEM, je suis finalement affecté au Commandement Opérationnel de l’Etat-Major de l’Armée de Terre à Paris de 1976 à 1990. Une vie complète, ou plusieurs vies, avec un enseignement essentiel qui est la force principale des armées : dans les coups durs, on ne laisse pas tomber un copain ! » Lysiane Vivien (GE 68) – Le diplôme malgré tout « Mai 68 est si loin pour moi qui ne me suis pas très impliquée que je n’ai pas grand-chose à vous dire. A Sup’ de Co, nous étions un peu en retrait de toute l’agitation si je compare avec l’enthousiasme de mes trois amies locataires de l’époque (médecine, lettres et droit). Mais, parmi quelques souvenirs éparses, deux me reviennent en mémoire : Une manif’, place de la petite Hollande et devant la Préfecture, avec des amis qui n’étaient pas des Sup’ de Co Un pot entre amis (de Sup’ de Co) au Conti, place Royale. Nous avons vu entrer dans le café des CRS, matraques en main, qui n’hésitaient pas à s’en servir, sans raison particulière. Certainement qu’ils savaient l’endroit systématiquement occupé par les étudiants. Nous n’avons pas passé notre examen final. Pourtant, j’étais partie avec une amie dans la maison de campagne de famille sur les bords de la Loire. Nous nous sommes rapidement trouvées isolées, sans voiture, sans téléphone, ni fixe, ni mobile bien sûr. L’essence devenait rare, avec difficultés mon père a réussi à faire un plein pour venir nous chercher et nous dire que l’examen était annulé. Un dernier souvenir me revient : celui d’être montée à Paris en voiture, toujours en pleine crise d’essence, avec un ami de mon père. En grand excès de vitesse car il n’y avait personne sur la route. Je devais passer un entretien d’embauche et cet ami allait chercher son fils HEC à Jouy en Josas bloqué sans transport sur son campus. Mon mari, Jean-Philippe Vivien (GE 68), est décédé l’an dernier. Peut-être aurait-il apporté un autre témoignage car, étant parisien, il avait quitté Nantes assez rapidement. » Claude Foulon (GE 68) – Un obstacle à la conclusion de mes études supérieures « Pour les 3ème année et pour le provincial, non Nantais, que j’étais à l’époque avant de devenir un expatrié professionnel, Mai 68 a été l’obstacle à la conclusion de mes études supérieures par un examen qui m’aurait permis de sortir avec panache de ces trois années dédiées à l’apprentissage du commerce international. Pour nous éloigner de la fièvre révolutionnaire s’emparant de nos camarades des facultés, Laurent Falkenstein et moi-même avions décidé de nous mettre au vert pour les dernières révisions, loin des manifestations, dans la villa parentale, à St Jean de Monts. Le jour de l’examen approchant, sans télé, sans téléphone, mais écoutant la radio, notre préoccupation majeure devenait l’approvisionnement en essence : le plein qui nous permettrait de rentrer à Nantes le jour J. Nos révisions ne s’arrêtaient que pour écouter le dernier flash RTL ou France Inter…Nous avions l’impression de passer à côté de quelque chose d’historique, une gigantesque foire qui avait l’air de tourner mal. Notre âme de jeunes bourgeois des campagnes ne nous permettait d’aller au-delà de la sympathie pour les étudiants maltraités par de terrifiants agents de police et CRS… Loin de nous l’idée d’aller les rejoindre. Notre volonté était à ce stade d’en terminer avec nos études pour entrer dans le vrai monde : de l’industrie pour Laurent et du commerce international pour moi… Le jour de l’examen arriva. Nous avons regagné Nantes avec l’intention d’en découdre avec l’épreuve sanctionnant trois années de travail sérieux, intense, engagé… Nous ne sommes pas allés plus loin que la grille fermée de l’école, rue Voltaire. Le portier nous apprit que l’examen était supprimé, l’école fermée, et que nous aurions notre diplôme de fin d’étude sur la base de la moyenne des notes des 3 années. Cette expérience très personnelle montre à quel point la perception de Mai 68 peut varier selon que l’on est Parisien, Nantais ou d’ailleurs. Mai 68 n’a pas eu d’impact sur nos carrières. Nous allions tous trouver rapidement notre voie. Je me retrouvais pour ma part, quelques mois plus tard, en Allemagne, dans l’armée d’occupation avant de pouvoir œuvrer pour le développement du commerce extérieur de la France au sein des services commerciaux français du Consulat Général de France à Francfort. » Bernard DELIGNY (GE 69) – Au cœur des négociations « En tant que Vice-Président de la FNEF, j’étais à l’époque au cœur des débats à Sup’ de Co Nantes. J’ai participé aux négociations avec Henri Touchard, le Directeur de l’Ecole, et son Secrétaire Général, Monsieur Cerisier. Notre objectif : le passage en 3ème année sans exam, compte tenu des événements. Nous l’avons obtenu. » Depuis notre entrée à l’Ecole, reçus par le Directeur de Sup’ de Co, Monsieur Henri Touchard, nous recevions le message, relayé par le corps professoral, que nous étions les futurs cadres dirigeants des entreprises. Difficile d’emboiter le pas de ceux qui prônaient la fin de la hiérarchie, la disparition des élites, l’éradication de la propriété ! Nous étions très peu nombreux à adhérer à un syndicat d’étudiants ; quelques-uns s’étaient égarés à l’UNEF, d’autres à la FNEF. Les seules manifestations « syndicalisées » avaient pour cadre les élections de MNEF avec des affichages près de la Corpo. Pour ma part, j’avais adhéré à la FNEF dès la première année, présenté par Bernard Huet (Promo 68) et en était un des Vice-Présidents locaux. Le début du mois était particulièrement agité avec des défilés ouvriers permanents, les drapeaux rouges sur les toits de Brissonneau route Paris et ses piquets de grève. Petit à petit le mouvement prenait de l’importance, les grèves avec occupation se multipliaient, les défilés n’en finissaient plus. L’Ecole de la rue Voltaire était épargnée, loin des campus universitaires nantais. Mais l’agitation pointait, principalement orchestrée par Gaël de La Porte du Theil (Promo 67) membre de l’UNEF. Déjà barbu, fan du Che, il provoquait une AG pour décider du blocage illimité de Sup’ de Co. Cette AG devait se tenir, si mes souvenirs sont exacts, le mardi 14 mai, dans l’amphithéâtre, au cœur du bâtiment qui nous accueillait. L’affluence était plutôt faible et l’ambiance bon enfant. Les revendications n’étaient pas nombreuses, se limitant à quelques aménagements nouveaux, et à un contrôle continu des connaissances, ce qui, disons-le, en auraient gêné plus d’un ! Gaël me proposa, en fin stratège, de présider l’AG. Je n’avais pas vu le piège qu’il m’avait tendu. Alors que je voulais prendre la parole, il me remit à ma place en me rappelant que le devoir d’un président d’AG était de respecter les débats et de ne pas y prendre part. Après son plaidoyer, fortement ancré « gauchiste », la majorité de l’Assemblée se prononçait pour une grève illimitée. Ceci me paraissait tellement en décalage avec ce que nous représentions et ce que nous serions par la suite, diplôme en poche, qu’il fallait intervenir. Je déclarais, en tant que Président de séance, que l’assemblée était trop faiblement représentative et qu’il fallait renouveler le vote le lendemain avec tous les étudiants de l’école ou pour le moins une forte présence. La nuit fut longue pour convaincre les absents de venir à l’AG, pour retourner les hésitants de la veille. C’était une véritable opération « commando ». Le mercredi 15, nouvelle AG, avec cette fois, un ampli plein à craquer, débordant sur le parvis. En début de séance, je proposais immédiatement à Gaël de prendre, en réciprocité, la présidence de l’AG. Fort de son succès de la veille, il accepta. Je pris donc la parole en exhortant les étudiants présents de voter pour la poursuite des cours et la tenue des examens. Par une majorité écrasante, la motion était acceptée. Lorsque Gaël voulut prendre la parole, je lui rappelais ses propos de la veille et l’affaire fut entendue. Gaël, trop seul de l’UNEF, ne faisait plus audience. Cette étape passée, il fallait négocier avec la Direction de l’Ecole ! Détail amusant, les débats étaient suivis en direct par le Secrétaire Général, Monsieur Cerisier, tapis sous les gradins en bois de l’amphithéâtre. On y accédait par une petite porte située au fond du couloir qui longeait la corpo. Il était au courant de tout, du rôle de chacun, des débats, des interventions. Une délégation des élèves avec le Président de la Corpo, moi-même et quelques autres, nous rencontrâmes la Direction au complet : Messieurs Touchard et Cerisier, un ou deux professeurs dont Monsieur Borne. Fort du mandat que nous avions reçu, nous demandions la poursuite des cours et surtout le maintien des examens. A la première question, il nous fut opposé l’impossibilité matérielle d’organiser les cours, l’école se situant proche des lieux de manifestations avec tous les risques de débordements ou d’infiltration d’éléments étrangers. L’école serait fermée jusqu’à nouvel ordre. La seconde question les mettait fort dans l’embarras ; comptant sur une évolution rapide et favorable du conflit, ils pensaient pouvoir maintenir les sessions de juin. Par contre, la gravité des affrontements du moment les incitait à la prudence. Nous restions fermes sur ce point, demandant l’arbitrage du Recteur de l’Académie et proposant la mise en place de protections policières auprès des salles d’examens qui pouvaient être délocalisées. Notre zèle étonnait ; il était totalement dissonant avec le reste du monde étudiant ! D’autres Ecoles de Commerce avaient suivis les chemins de l’affrontement, nous avions choisi celui de la négociation ! L’Ecole fermée, nous avons décidé à quelques-uns de « prendre du recul » à La Baule, dans la villa familiale de François Degueldre. Il y avait Michel Meilhac, Jean Pierre Fourcat, Joël Viallard, Alain Mitaux-Maurouard, Patrice Tréquesser, Cyril Duval, et moi-même tous de la promo 69. Nous avons caché les voitures un peu trop voyantes et laissé à la vue les 2 CV de François et Michel. Cyril nous quittait pour rejoindre Paris, Patrice repartant sur Rennes. Il n’y avait plus d’essence, pas de téléphone. Nous avions avec nous un trésor de guerre : les boissons prévues pour le cocktail de lancement de la plaquette de Jeune Commerce ! L’épicerie au pied de la villa avait un bon stock ! Pour l’essence, nous usions d’un stratagème : les 2 CV partaient vers les rares stations occupées par des grévistes de la CGT qui délivraient les bons d’essence. Après quelques palabres, prétextant un AG importante sur Nantes, nous avions les fameux bons ! On répétait l’opération régulièrement, remplissant une vieille cuve à mazout vide avec l’essence siphonnée dans les réservoirs des 2 CV ! Nous sommes restés à La Baule jusqu’au 28 mai, sous un soleil radieux. L’essence transvasée dans des bidons, rangés dans les coffres de nos voitures, nous rejoignions nos villes respectives, dans l’attente de décisions concernant les examens : reportés en septembre ou annulés ? Le mercredi 29 mai, j’avais rejoint Le Mans avec Michel Meilhac. Il continuait vers Paris pour participer à la manifestation du 31 mai. Le 30 mai, je recevais un appel téléphonique de Monsieur Touchard qui nous annonçait que les examens avaient été annulés et qu’il avait pris la décision avec le Recteur de l’Académie et le Ministère de l’Education Nationale, d’accorder à tous les élèves de Sup de Co Nantes, le passage dans l’année supérieure pour les 1ère et 2ème années et le diplôme pour les 3ème années. Une seule exception pour un d’entre nous qui se voyait refuser le passage en 3ème année. Je tairai son nom, peut-être se reconnaitra-t-il ! J’entamais avec Monsieur Touchard, une longue conversation au téléphone pour négocier la levée de cette mesure. Ne pouvant faire une exception pour un élève, la cause fut entendue. Michel Meilhac rentré en stop de Paris me retrouvait au Mans le samedi 1er juin. Il me tardait de rejoindre Narbonne où m’attendait celle qui deviendrait mon épouse deux ans plus tard. Nous avons pris la route de nuit, contournant les barrages, évitant les manifestations, nos bidons d’essence dans le coffre et nous sommes arrivés, en fin de cortège du Parti communiste, sous les yeux étonnés de ma future femme et de sa mère. S’en suivirent une quinzaine merveilleuse, seuls sur une plage du midi, nous ravitaillant en Espagne ou en Andorre en attendant le début de notre stage de 2ème année, en Tchécoslovaquie pour Michel et à Ljubljana pour moi. »
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- Le 28 mai 2018
Autres actualités
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SYSTOVI, une entreprise Green-Tech innovante
« Par nos innovations, nous apportons la liberté énergétique et le confort de l’habitat », explique Marion LAGADEC GERARD, Responsable marketing et communication, à la dizaine d’Alumni privilégiés visitant l’entreprise Systovi ce 17 mai à Saint-Herblain (44). A l’initiative de Michael Thoby (exec MBA 13), le chapter Nantes leur a permis de mieux connaître cette société créatrice de solutions multi-énergies innovantes dédiées à l’habitat, récompensée par le Grand Prix de l’efficacité énergétique de BATIMAT. Créée en 2008 par Pascal Janot et Mohammed Benabdelkarim, Systovi a connu une forte croissance dans le photovoltaïque en 2009-2010 avant d’inventer, en 2012, la technologie aérovoltaïque. Un système qui ne se contente pas de vous fournir de l’électricité mais vous permet également de diminuer votre facture de chauffage ! Ce qui anime les fondateurs ? Le souci de l’utilisateur. C’est ainsi qu’ils lancent en 2016 Smart-R, une application mobile qui vous permet de suivre très simplement les performances de votre installation solaire et de la piloter à distance. Cette même année 2016 a vu le lancement d’une exclusivité mondiale : Stock-R, une batterie qui stocke chez vous la chaleur solaire. En 2018, Systovi développe une nouvelle version de sa solution aérovoltaique R-VOLT, plus compacte, pour s’intégrer dans toutes les maisons. Lors de cette visite, les Alumni ont eu le privilège de découvrir les chaînes de production et de comprendre le processus de fabrication d’un panneau solaire. Un moment très instructif suivi d’un apéritif pour prolonger les échanges. En savoir plus : www.systovi.com
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- Le 22 mai 2018
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1968 à Sup’ de Co Nantes
A l’aube des événements de Mai, Audencia s’appelle encore Sup’ de Co Nantes. Le campus se trouve Rue Voltaire, à l’emplacement de l’actuel Musée des Beaux-Arts [En savoir + : Pose d’une plaque commémorative 31 mai 2018]. Les diplômés des promos 68 et 69 nous racontent comment ils ont traversé quelques mois un peu fous. A travers ces quelques lignes, des témoignages plus ou moins vifs des événements, certains d’entre vous retrouveront peut-être des camarades de promo perdus de vue, d’autres découvriront la vie de l’Ecole et de Nantes il y a 50 ans. Des souvenirs livrés avec une générosité teintée d’un brin de nostalgie. Merci sincère et chaleureux à chacun des diplômés qui ont répondu spontanément à notre appel. Michel Meilhac (GE 69) – De Mai 68 au Printemps de Prague « Encore étudiants, nous vécûmes Mai 68 en assistant aux cours avec assiduité, jusqu’à ce que la Direction décide de fermer l’école par souci de sécurité. Après négociation pour un passage en 3ème année sans examen, nous fûmes un petit groupe à partir faire retraite à La Baule jusqu’à la fin des événements. Quelques semaines plus tard, je partais pour un stage en Slovaquie, remplaçant le job que j’avais trouvé sur le Paquebot France, bloqué à quai par les événements. C’est ainsi que, devant quitter Kosice le 23 août 1968, j’en fus empêcher par l’arrivée subite des troupes russes qui mirent fin au Printemps de Prague. » Patrick Badin de Montjoie (GE 69) – Mai 68, le début de ma 2ème vie « Que d’événements vécus depuis Mai 68 et cette impression d’avoir eu plusieurs vies, sans doute une belle illustration de la nouvelle devise d’Audencia : Never stop daring. A 72 ans, je suis toujours à la tête de… mon exploitation agricole. Et oui, j’ai passé un BTS agricole à 50 ans, après 22 ans de carrière chez IBM en France et à l’international. Comme quoi Audencia mène à tout à condition d’en sortir. Mais revenons à Mai 68 ! Etudiant puis diplômé de Sup’ de Co Nantes, je décide de m’engager en parallèle dans une carrière militaire comme Officier de Réserve pour combattre le Pacte de Varsovie. Service militaire en Allemagne, concours des ORSEM, je suis finalement affecté au Commandement Opérationnel de l’Etat-Major de l’Armée de Terre à Paris de 1976 à 1990. Une vie complète, ou plusieurs vies, avec un enseignement essentiel qui est la force principale des armées : dans les coups durs, on ne laisse pas tomber un copain ! » Lysiane Vivien (GE 68) – Le diplôme malgré tout « Mai 68 est si loin pour moi qui ne me suis pas très impliquée que je n’ai pas grand-chose à vous dire. A Sup’ de Co, nous étions un peu en retrait de toute l’agitation si je compare avec l’enthousiasme de mes trois amies locataires de l’époque (médecine, lettres et droit). Mais, parmi quelques souvenirs éparses, deux me reviennent en mémoire : Une manif’, place de la petite Hollande et devant la Préfecture, avec des amis qui n’étaient pas des Sup’ de Co Un pot entre amis (de Sup’ de Co) au Conti, place Royale. Nous avons vu entrer dans le café des CRS, matraques en main, qui n’hésitaient pas à s’en servir, sans raison particulière. Certainement qu’ils savaient l’endroit systématiquement occupé par les étudiants. Nous n’avons pas passé notre examen final. Pourtant, j’étais partie avec une amie dans la maison de campagne de famille sur les bords de la Loire. Nous nous sommes rapidement trouvées isolées, sans voiture, sans téléphone, ni fixe, ni mobile bien sûr. L’essence devenait rare, avec difficultés mon père a réussi à faire un plein pour venir nous chercher et nous dire que l’examen était annulé. Un dernier souvenir me revient : celui d’être montée à Paris en voiture, toujours en pleine crise d’essence, avec un ami de mon père. En grand excès de vitesse car il n’y avait personne sur la route. Je devais passer un entretien d’embauche et cet ami allait chercher son fils HEC à Jouy en Josas bloqué sans transport sur son campus. Mon mari, Jean-Philippe Vivien (GE 68), est décédé l’an dernier. Peut-être aurait-il apporté un autre témoignage car, étant parisien, il avait quitté Nantes assez rapidement. » Claude Foulon (GE 68) – Un obstacle à la conclusion de mes études supérieures « Pour les 3ème année et pour le provincial, non Nantais, que j’étais à l’époque avant de devenir un expatrié professionnel, Mai 68 a été l’obstacle à la conclusion de mes études supérieures par un examen qui m’aurait permis de sortir avec panache de ces trois années dédiées à l’apprentissage du commerce international. Pour nous éloigner de la fièvre révolutionnaire s’emparant de nos camarades des facultés, Laurent Falkenstein et moi-même avions décidé de nous mettre au vert pour les dernières révisions, loin des manifestations, dans la villa parentale, à St Jean de Monts. Le jour de l’examen approchant, sans télé, sans téléphone, mais écoutant la radio, notre préoccupation majeure devenait l’approvisionnement en essence : le plein qui nous permettrait de rentrer à Nantes le jour J. Nos révisions ne s’arrêtaient que pour écouter le dernier flash RTL ou France Inter…Nous avions l’impression de passer à côté de quelque chose d’historique, une gigantesque foire qui avait l’air de tourner mal. Notre âme de jeunes bourgeois des campagnes ne nous permettait d’aller au-delà de la sympathie pour les étudiants maltraités par de terrifiants agents de police et CRS… Loin de nous l’idée d’aller les rejoindre. Notre volonté était à ce stade d’en terminer avec nos études pour entrer dans le vrai monde : de l’industrie pour Laurent et du commerce international pour moi… Le jour de l’examen arriva. Nous avons regagné Nantes avec l’intention d’en découdre avec l’épreuve sanctionnant trois années de travail sérieux, intense, engagé… Nous ne sommes pas allés plus loin que la grille fermée de l’école, rue Voltaire. Le portier nous apprit que l’examen était supprimé, l’école fermée, et que nous aurions notre diplôme de fin d’étude sur la base de la moyenne des notes des 3 années. Cette expérience très personnelle montre à quel point la perception de Mai 68 peut varier selon que l’on est Parisien, Nantais ou d’ailleurs. Mai 68 n’a pas eu d’impact sur nos carrières. Nous allions tous trouver rapidement notre voie. Je me retrouvais pour ma part, quelques mois plus tard, en Allemagne, dans l’armée d’occupation avant de pouvoir œuvrer pour le développement du commerce extérieur de la France au sein des services commerciaux français du Consulat Général de France à Francfort. » Bernard DELIGNY (GE 69) – Au cœur des négociations « En tant que Vice-Président de la FNEF, j’étais à l’époque au cœur des débats à Sup’ de Co Nantes. J’ai participé aux négociations avec Henri Touchard, le Directeur de l’Ecole, et son Secrétaire Général, Monsieur Cerisier. Notre objectif : le passage en 3ème année sans exam, compte tenu des événements. Nous l’avons obtenu. » Depuis notre entrée à l’Ecole, reçus par le Directeur de Sup’ de Co, Monsieur Henri Touchard, nous recevions le message, relayé par le corps professoral, que nous étions les futurs cadres dirigeants des entreprises. Difficile d’emboiter le pas de ceux qui prônaient la fin de la hiérarchie, la disparition des élites, l’éradication de la propriété ! Nous étions très peu nombreux à adhérer à un syndicat d’étudiants ; quelques-uns s’étaient égarés à l’UNEF, d’autres à la FNEF. Les seules manifestations « syndicalisées » avaient pour cadre les élections de MNEF avec des affichages près de la Corpo. Pour ma part, j’avais adhéré à la FNEF dès la première année, présenté par Bernard Huet (Promo 68) et en était un des Vice-Présidents locaux. Le début du mois était particulièrement agité avec des défilés ouvriers permanents, les drapeaux rouges sur les toits de Brissonneau route Paris et ses piquets de grève. Petit à petit le mouvement prenait de l’importance, les grèves avec occupation se multipliaient, les défilés n’en finissaient plus. L’Ecole de la rue Voltaire était épargnée, loin des campus universitaires nantais. Mais l’agitation pointait, principalement orchestrée par Gaël de La Porte du Theil (Promo 67) membre de l’UNEF. Déjà barbu, fan du Che, il provoquait une AG pour décider du blocage illimité de Sup’ de Co. Cette AG devait se tenir, si mes souvenirs sont exacts, le mardi 14 mai, dans l’amphithéâtre, au cœur du bâtiment qui nous accueillait. L’affluence était plutôt faible et l’ambiance bon enfant. Les revendications n’étaient pas nombreuses, se limitant à quelques aménagements nouveaux, et à un contrôle continu des connaissances, ce qui, disons-le, en auraient gêné plus d’un ! Gaël me proposa, en fin stratège, de présider l’AG. Je n’avais pas vu le piège qu’il m’avait tendu. Alors que je voulais prendre la parole, il me remit à ma place en me rappelant que le devoir d’un président d’AG était de respecter les débats et de ne pas y prendre part. Après son plaidoyer, fortement ancré « gauchiste », la majorité de l’Assemblée se prononçait pour une grève illimitée. Ceci me paraissait tellement en décalage avec ce que nous représentions et ce que nous serions par la suite, diplôme en poche, qu’il fallait intervenir. Je déclarais, en tant que Président de séance, que l’assemblée était trop faiblement représentative et qu’il fallait renouveler le vote le lendemain avec tous les étudiants de l’école ou pour le moins une forte présence. La nuit fut longue pour convaincre les absents de venir à l’AG, pour retourner les hésitants de la veille. C’était une véritable opération « commando ». Le mercredi 15, nouvelle AG, avec cette fois, un ampli plein à craquer, débordant sur le parvis. En début de séance, je proposais immédiatement à Gaël de prendre, en réciprocité, la présidence de l’AG. Fort de son succès de la veille, il accepta. Je pris donc la parole en exhortant les étudiants présents de voter pour la poursuite des cours et la tenue des examens. Par une majorité écrasante, la motion était acceptée. Lorsque Gaël voulut prendre la parole, je lui rappelais ses propos de la veille et l’affaire fut entendue. Gaël, trop seul de l’UNEF, ne faisait plus audience. Cette étape passée, il fallait négocier avec la Direction de l’Ecole ! Détail amusant, les débats étaient suivis en direct par le Secrétaire Général, Monsieur Cerisier, tapis sous les gradins en bois de l’amphithéâtre. On y accédait par une petite porte située au fond du couloir qui longeait la corpo. Il était au courant de tout, du rôle de chacun, des débats, des interventions. Une délégation des élèves avec le Président de la Corpo, moi-même et quelques autres, nous rencontrâmes la Direction au complet : Messieurs Touchard et Cerisier, un ou deux professeurs dont Monsieur Borne. Fort du mandat que nous avions reçu, nous demandions la poursuite des cours et surtout le maintien des examens. A la première question, il nous fut opposé l’impossibilité matérielle d’organiser les cours, l’école se situant proche des lieux de manifestations avec tous les risques de débordements ou d’infiltration d’éléments étrangers. L’école serait fermée jusqu’à nouvel ordre. La seconde question les mettait fort dans l’embarras ; comptant sur une évolution rapide et favorable du conflit, ils pensaient pouvoir maintenir les sessions de juin. Par contre, la gravité des affrontements du moment les incitait à la prudence. Nous restions fermes sur ce point, demandant l’arbitrage du Recteur de l’Académie et proposant la mise en place de protections policières auprès des salles d’examens qui pouvaient être délocalisées. Notre zèle étonnait ; il était totalement dissonant avec le reste du monde étudiant ! D’autres Ecoles de Commerce avaient suivis les chemins de l’affrontement, nous avions choisi celui de la négociation ! L’Ecole fermée, nous avons décidé à quelques-uns de « prendre du recul » à La Baule, dans la villa familiale de François Degueldre. Il y avait Michel Meilhac, Jean Pierre Fourcat, Joël Viallard, Alain Mitaux-Maurouard, Patrice Tréquesser, Cyril Duval, et moi-même tous de la promo 69. Nous avons caché les voitures un peu trop voyantes et laissé à la vue les 2 CV de François et Michel. Cyril nous quittait pour rejoindre Paris, Patrice repartant sur Rennes. Il n’y avait plus d’essence, pas de téléphone. Nous avions avec nous un trésor de guerre : les boissons prévues pour le cocktail de lancement de la plaquette de Jeune Commerce ! L’épicerie au pied de la villa avait un bon stock ! Pour l’essence, nous usions d’un stratagème : les 2 CV partaient vers les rares stations occupées par des grévistes de la CGT qui délivraient les bons d’essence. Après quelques palabres, prétextant un AG importante sur Nantes, nous avions les fameux bons ! On répétait l’opération régulièrement, remplissant une vieille cuve à mazout vide avec l’essence siphonnée dans les réservoirs des 2 CV ! Nous sommes restés à La Baule jusqu’au 28 mai, sous un soleil radieux. L’essence transvasée dans des bidons, rangés dans les coffres de nos voitures, nous rejoignions nos villes respectives, dans l’attente de décisions concernant les examens : reportés en septembre ou annulés ? Le mercredi 29 mai, j’avais rejoint Le Mans avec Michel Meilhac. Il continuait vers Paris pour participer à la manifestation du 31 mai. Le 30 mai, je recevais un appel téléphonique de Monsieur Touchard qui nous annonçait que les examens avaient été annulés et qu’il avait pris la décision avec le Recteur de l’Académie et le Ministère de l’Education Nationale, d’accorder à tous les élèves de Sup de Co Nantes, le passage dans l’année supérieure pour les 1ère et 2ème années et le diplôme pour les 3ème années. Une seule exception pour un d’entre nous qui se voyait refuser le passage en 3ème année. Je tairai son nom, peut-être se reconnaitra-t-il ! J’entamais avec Monsieur Touchard, une longue conversation au téléphone pour négocier la levée de cette mesure. Ne pouvant faire une exception pour un élève, la cause fut entendue. Michel Meilhac rentré en stop de Paris me retrouvait au Mans le samedi 1er juin. Il me tardait de rejoindre Narbonne où m’attendait celle qui deviendrait mon épouse deux ans plus tard. Nous avons pris la route de nuit, contournant les barrages, évitant les manifestations, nos bidons d’essence dans le coffre et nous sommes arrivés, en fin de cortège du Parti communiste, sous les yeux étonnés de ma future femme et de sa mère. S’en suivirent une quinzaine merveilleuse, seuls sur une plage du midi, nous ravitaillant en Espagne ou en Andorre en attendant le début de notre stage de 2ème année, en Tchécoslovaquie pour Michel et à Ljubljana pour moi. »
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- Le 28 mai 2018