Un entrepreneur doit constamment vendre son projet, son idée et sa personnalité
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- Le 5 mars 2014
Fonction actuelle: Créateur de la société Shearwater
Diplôme Audencia: GE - 2003
Nationalité: Française
Résidence: Japon
Baptiste Bassot (GE03) est arrivé au Japon en 2002. Après avoir travaillé pour différents groupes, il lance, en 2009, une première entreprise, Deprofundis, qui développe des technologies de pointe dans les énergies renouvelables. En 2011, il se lance dans Shearwater.
Ses Conseils: « Le plus important c’est qui vous connaissez. Il faut donc être constamment en train de vendre son projet, son idée et sa personnalité » « Il faut créer de la valeur »
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Nom: Sebastien Rouzaire Fonction actuelle: Président-directeur général de Kerius Finance. Diplôme Audencia: GE 91 Nationalité: Française Résidence: Savoir dire non. Sébastien Rouzaire sait le faire. Et c’est une très bonne chose ! Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est bien en partie grâce à ses refus – de devenir directeur financier, de fonctionner au titre plus qu’à l’envie – que Sébastien Rouzaire s’est construit cette trajectoire hybride et passionnante. Désormais chef d’entreprise, le PDG de Kerius Finance aura toujours privilégié l’instinct aux plans de carrière et la passion aux progressions rectilignes. Qu’ont en commun le Crédit Lyonnais, Bouygues, LVMH, et Gemplus ? Absolument rien, si ce n’est d’avoir un jour compté Sébastien Rouzaire parmi leurs effectifs. Banque, industrie, luxe, nouvelles technologies… Un résumé, certes elliptique, mais somme toute révélateur, d’une personnalité toujours en mouvement et jamais rassasiée. Le parcours de Sébastien Rouzaire a, de prime abord, quelque chose de déconcertant. Entrant dans des maisons prestigieuses, il gravit les échelons – généralement très rapidement – et parvient à se rendre indispensable pour, à l’instinct, bifurquer au moment où l’on s’y attend le moins. Inconstance ? Au contraire ! Il y a dans ces chemins de traverse toute l’intuition d’un entrepreneur qui n’est pas là pour “la voiture de fonction, le salaire ou le titre“ mais pour comprendre, apprendre et produire : “J’ai eu la chance de rencontrer, très tôt, quelqu’un qui m’a fait confiance et en qui j’avais confiance. Fonceur, il m’a pris sous son aile chez Bouygues, m’a appelé chez LVMH et je l’ai suivi chez Gemplus. Cette rencontre m’a offert la possibilité de concevoir ma vie professionnelle sous le double prisme de la curiosité, qui nourrit la courbe d’expériences, et de la passion.“ La progression chez Gemplus est rapide – une habitude – et les propositions pour la direction financière Amérique latine et Asie arrivent vite. Il les refuse, l’une et l’autre, ce qui déroute totalement les ressources humaines : “Ça ne m’intéressait pas. J’ai refusé parce que le poste de directeur financier en région chez Gemplus était un poste de controlling. Faire de la comptabilité, du prévisionnel, du système, de l’organisation, je ne suis pas fait pour ça ! En refusant ces deux postes, je savais que ma carrière dans l’entreprise serait limitée mais l’important n’était pas là. Moi, ce que j’aime faire, ce sont les opérations financières. “ Étant incapable de faire bien quelque chose qu’il n’aime pas, Sébastien Rouzaire s’en va. Pour faire – bien – des opérations financières. D’abord pour un tiers. “Ce passage a été un très gros malentendu. J’y allais pour être associé et le patron, qui me l’avait promis, s’est rétracté. Heureusement. Car je me suis aperçu que le modèle employé ne me plaisait pas.“ Puis en son nom, considérant sans doute que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Sébastien Rouzaire monte Kerius Finance en 2010, à Paris et Genève. “Je fais désormais du conseil selon mon propre modèle. Je vends l’expérience que j’ai acquise. Mes clients – des PME à 10 ou 15 millions de chiffre d’affaires aux grosses ETI, qui pèsent plusieurs milliards – me sous-traitent une partie de leurs réflexions stratégiques ainsi que leurs opérations financières, pour être sûrs qu’elles soient effectuées dans de bonnes conditions de sécurité et d’optimisation. Nous nous chargeons du front, du middle et du back office.“ Kerius Finance compte désormais quatre salariés – dont deux Audencia – et se paie le luxe – mais est-ce un luxe ? – de choisir ses clients et aborde les grandes mutations financières en cours sereinement : “Beaucoup de gens travaillent sur des produits financiers et rémunérations opaques. Ces systèmes sont financièrement intéressants mais ne sont pas durables. Nous faisons l’inverse, en partant du principe que lorsque la loi va interdire ce genre de systèmes, nous serons prêts.“ Un nouveau pari qui risque fort d’être gagné. Une habitude.
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- Le 21 févr. 2014
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Le réseau m'a permis de trouver deux de mes investisseurs actuels... deux diplômés!
Nom: Gilles Muller Fonction actuelle: Co-fondateur Edelices Diplôme Audencia: GE 09 Nationalité: Française Résidence: "Le réseau m'a permis de trouver deux de mes investisseurs actuels... deux diplômés !" Défendre l’image d’une gastronomie de qualité et l’ancrer dans le XXIème siècle… c’est bien là le défi que s’est fixé Gilles Muller, aidé de son associé Raphaël Tardio, en 2009, dès sa sortie d’Audencia, lorsqu’il se lance dans la création de son épicerie fine en ligne : Edélices ! Passionné, exigeant et toujours à l’affût des meilleurs produits, Gilles nous raconte son aventure gastronomique… 1- Qu’est-ce que edélices.com ? Quel est votre positionnement ? Edélices.com est une épicerie fine en ligne proposant plus de 1000 produits gastronomiques haut de gamme : foies gras, truffes, vinaigres, huiles, moutardes, épices, thés, cafés, confitures, miels... Notre sélection est disponible dans toute l’Union Européenne ainsi qu’en Suisse et en Norvège. 2- Vous êtes issu d’une famille de cuisiniers et votre associé est un ami d’enfance. Avez-vous eu l’idée de créer votre société dans ce secteur dès votre petite enfance ? Je suis bien issu d’une famille de cuisiniers et suis moi-même un fin gourmet mais il ne m'était pas venue à l’idée de me diriger dans cette voie. J’ai plutôt suivi une formation scientifique (licence de Chimie). Autant dire que le projet est né lors de mon passage à Audencia. Mon associé étant ingénieur, la création d’un site e-commerce nous a semblé opportune pour exploiter au mieux nos compétences respectives. En 2009, il n’y avait pas de sites convaincants dans le secteur de l’épicerie fine, nous avons donc décidé de monter le notre. Petit plus quand même : je reçois des conseils de la part de ma famille. 3- Quelles difficultés majeures avez-vous dû surmonter au cours du processus de création ? Les levées de fonds ont été difficiles au début, aussi bien auprès des banques que de business angels car les projets web fascinent mais font souvent peur aux financiers. De plus, nous leur présentions un Business Plan papier (BP), or ils souhaitaient de vrais chiffres, les chiffres annoncés dans le BP n'étant que prévisionnels. Autre difficulté : la faiblesse du chiffre d’affaires au démarrage. Car nous avons créé la société ex-nihilo, le trafic du site ainsi que le CA en découlant étaient faibles au début. Voilà pourquoi nous avons dû tenir sur nos économies durant les 2 premières années. Cela nous a même amené à nous poser des questions quant à la pérennité du projet. 4- Comment vous approvisionnez-vous ? Quel est votre ‘supply chain model’ et comment gérez-vous les stocks ? Nous nous approvisionnons principalement auprès des producteurs en direct mais faisons appel à quelques grossistes pointus qui peuvent nous proposer des produits qu’il nous serait difficile d’approvisionner en direct (import, quantités de commande minimales). Notre entrepôt est accolé à nos bureaux ce qui nous garantit une productivité et une réactivité maximale. Tous les lundis matins, j’utilise un petit outil (un tableau excel amélioré) développé en interne pour savoir quelles références sont à réapprovisionner. Cela nous permet de minimiser les références en rupture de stock sans pour autant avoir un stock pléthorique car il ne faut pas oublier que nous devons gérer des dates limites d’utilisation optimale et qu’un sur-stockage peut rapidement se traduire par des pertes produits. 6- Preuve de votre succès, vos produits sont à présent distribués dans 18 pays européens. Expédiez-vous les denrées type foie gras, truffes, viande, jambon…? Oui, nous expédions nous-mêmes la plupart des denrées que vous citez mais il nous arrive de recourir au Drop shipping, c’est-à-dire que certains de nos fournisseurs expédient eux-mêmes les produits pour proposer toujours plus de fraîcheur. C’est le cas par exemple du saumon fumé et du foie gras frais. 7- Avez-vous établi des partenariats pour accroître votre développement et votre notoriété ? Oui, il nous arrive de participer à des jeux-concours mutualisés pour récolter des opt-in (ndrl : adresses mails avec consentement préalable). Nous faisons aussi de l’échange de visibilité dans nos newsletters. Nous offrons parfois des produits contre une mise en avant lors d’événements. 8- En 2012, vous avez ouvert une boutique en plein centre de Paris. Racontez-nous... Nous avons en effet brièvement ouvert une boutique dans le 9e arrondissement avec un partenaire qui y est toujours. Ce fût une aventure intéressante puisque cela nous a permis de rencontrer physiquement nos clients mais que nous avons dû écourter car notre développement était tel que nous ne pouvions plus avoir notre stock et notre équipe en plein Paris. Nous avons donc déménagé à Arcueil ce qui est moins glamour mais beaucoup plus adapté à nos besoins car nous avons désormais 120m2. 9- Pour financer votre projet, avez-vous fait appel à des fonds d’investissements, des business angels… ? Nous avons réuni 30 000 euros à la création (économies, love money). 4 mois plus tard, nous avons décroché des prêts de 35 000 euros grâce au réseau Initiative. Puis un fonds d’investissement a apporté 37 500 euros. Nous avons ensuite contracté des prêts personnels de l’ordre de 50 000 euros auprès de notre entourage puis racheté les parts du fonds d’investissement pour les proposer à des proches ou amis. A l’heure actuelle, nous privilégions les prêts bancaires car nous souhaitons rester maîtres de notre entreprise. 10- Avez-vous atteint vos objectifs de 2013 ? Nous faisons partie du top 3 dans notre secteur d’activité en France. L’année 2013 a été très bonne pour nous puisque nous avons dépassé nos objectifs et plus que doublé notre CA. 11- Combien de salariés travaillent pour edélices.com aujourd’hui ? Prévoyez-vous d’embaucher dans les mois à venir ? Nous avons 3 salariés et 4 stagiaires. Le nombre de salariés va fortement augmenter dans les prochains mois / années car nous sommes enfin en train de structurer l’entreprise avec la mise en place d’une équipe opérationnelle afin de nous détacher des tâches quotidiennes pour nous concentrer sur le business development. 12- Quelles sont les clés pour réussir une telle croissance ? De la chance, de la patience ou de sacrés compétences ? Les compétences (aussi bien techniques que business) sont clairement un prérequis mais cela ne suffit pas d’après moi. Je connais des gens très capables qui ont eu le malheur d’arriver trop tôt sur un marché ou de choisir le mauvais positionnement. La chance ou plus précisément les opportunités rencontrées y sont pour beaucoup mais encore faut-il savoir les saisir et en avoir les moyens. C’est sur ces dernières que nous basons notre développement futur puisque nous avons mis en place une stratégie de croissance externe avec le rachat récent de Gourmibox, une box gastronomique par abonnement. 13- Qu’a représenté le réseau tout au long de votre expérience de créateur d’entreprise ? Tout d’abord cela m’a permis d’apprendre aussi bien lors de conférences et d’ateliers qu’au contact de gens plus expérimentés que moi. Ensuite, le réseau m’a permis de trouver 2 de mes investisseurs actuels, Nicolas Gorczyca (GE 99) et Stéphane Robert (GE 03). 14- Comment vous voyez-vous dans 3 ans ? Quelle est votre ambition ? L’objectif est que dans 3 ans, nous n’ayons plus à nous soucier des contraintes opérationnelles quotidiennes., c’est-à-dire que notre équipe sera en mesure de gérer les flux de commandes, les appels téléphoniques entrants, le service client, etc., histoire que mon associé et moi puissions nous consacrer à 100% sur le business development. 15- Si vous deviez tout recommencer aujourd’hui, avec le recul, changeriez-vous quelque chose ? Bien entendu, j’éviterais certaines erreurs de débutant mais vu les circonstances du démarrage, je ne pense pas que je m’y prendrais autrement. 16- Quel conseil partageriez-vous avec les diplômés désireux de créer leur entreprise ? - Pensez dès le démarrage à vos objectifs futurs aussi bien professionnels que personnels puis vérifiez l’adéquation avec votre business model - Déterminez avant tout qu’il existe un marché pour votre produit / site / concept. Ne négligez pas la rentabilité, cela sera déterminant pour la suite. Raisonnez en cash, même l’entreprise la plus rentable ne survivra pas à un manque de trésorerie - Préparez-vous à ne pas vous payer pendant un bon moment. Les entreprises qui permettent au créateur de se rémunérer dès le début sont rares. Nous avons mis 2 années avant de commencer à nous rémunérer. 17- Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2014 ? - Une sortie dans les temps des sites allemand, italien et espagnol - Plein de nouveaux produits - Une augmentation de la notoriété de marque. Nous voulons nous positionner comme la référence en épicerie fine sur internet. 18- Une citation qui caractérise votre aventure entrepreneuriale ? Il est beaucoup plus dur de casser deux branches qu’une seule. En d’autres termes, je pense que l’association est une des clés de notre réussite. Consultez le site de edélices.com. Retrouvez-les sur Facebook.
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- Le 7 mars 2014
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- Le 21 févr. 2014
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Le réseau m'a permis de trouver deux de mes investisseurs actuels... deux diplômés!
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Notre sélection est disponible dans toute l’Union Européenne ainsi qu’en Suisse et en Norvège. 2- Vous êtes issu d’une famille de cuisiniers et votre associé est un ami d’enfance. Avez-vous eu l’idée de créer votre société dans ce secteur dès votre petite enfance ? Je suis bien issu d’une famille de cuisiniers et suis moi-même un fin gourmet mais il ne m'était pas venue à l’idée de me diriger dans cette voie. J’ai plutôt suivi une formation scientifique (licence de Chimie). Autant dire que le projet est né lors de mon passage à Audencia. Mon associé étant ingénieur, la création d’un site e-commerce nous a semblé opportune pour exploiter au mieux nos compétences respectives. En 2009, il n’y avait pas de sites convaincants dans le secteur de l’épicerie fine, nous avons donc décidé de monter le notre. Petit plus quand même : je reçois des conseils de la part de ma famille. 3- Quelles difficultés majeures avez-vous dû surmonter au cours du processus de création ? Les levées de fonds ont été difficiles au début, aussi bien auprès des banques que de business angels car les projets web fascinent mais font souvent peur aux financiers. De plus, nous leur présentions un Business Plan papier (BP), or ils souhaitaient de vrais chiffres, les chiffres annoncés dans le BP n'étant que prévisionnels. Autre difficulté : la faiblesse du chiffre d’affaires au démarrage. Car nous avons créé la société ex-nihilo, le trafic du site ainsi que le CA en découlant étaient faibles au début. Voilà pourquoi nous avons dû tenir sur nos économies durant les 2 premières années. Cela nous a même amené à nous poser des questions quant à la pérennité du projet. 4- Comment vous approvisionnez-vous ? Quel est votre ‘supply chain model’ et comment gérez-vous les stocks ? 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